Sujet: Maybe I just need a friend | ft. Elliott Lun 16 Nov - 12:35
Maybe I just need a friend
L'ambiance mélancolique du parc a totalement subjugué Rosalind. Tant et si bien qu'elle ne saurait dire depuis combien de temps elle est ici. Elle est simplement assise sur un banc à fixer les enfants s'amuser un peu plus loin, les mères les observant, veillant à leur sécurité. Certains couples mangent sur l'herbe, elle ne sait même plus si c'est plutôt midi ou plutôt quatre heures, certains adorant particulièrement prendre le thé au parc. Cela fait des heures qu'elle observe les feuilles orangées tomber des arbres à chaque nouvelle rafale de vent, il faut dire qu'aujourd'hui, le vent n'y va pas de main morte. Elle ne sait même plus tout à fait ce qui l'a amenée ici, elle sait juste qu'elle devait être ici et qu'elle est venue. Il y a encore quelques mois, elle avait l'habitude de déjeuner ici, le temps des pauses qu'elle s'accordait entre deux analyses hyper poussées. Elle prenait un peu de temps pour vivre, pour respirer, pour simplement se sentir en vie. Mais aujourd'hui qu'elle a le temps de le faire, la vie semble avoir une toute autre saveur. Plus amère. Elle a le sentiment d'avoir échoué. De s'être faite avoir. D'avoir voulu jouer et d'avoir perdu. Elle se sent dépassée. Et plus que tout autre chose : elle se sent seule. Rosalind n'a jamais été un papillon social ni même sociale du tout, néanmoins elle supporte de plus en plus mal le fait de s'enfermer d'attendre le temps passer. Elle supplie toute la journée pour qu'Ernest vienne le soir, à la fois pour mettre un peu d'animation dans sa vie mais peut-être aussi dans un élan de désespoir : pour qu'il l'achève.
Son regard tellement ancré sur les enfants qui jouent, et plus particulièrement sur une petite fille rousse qui s'amuse à pousser ses camarades dans le sable semble lui attirer les foudres des mamans qui l'observent avec un regard de jugement. Rosalind pourrait être l'archétype de la femme qui réussit, si elle avait un mari, des enfants et une condamnation à mort de moins. Mais elle reste une femme charismatique qui a réussi à faire un métier de sa passion. Elle soupire et jette un regard à Sybaris qui fixe les gens passer devant lui avec un air de jugement non dissimulé, Rosalind s'étonne l'espace d'un instant que le bougre ne soit pas en train de manger, mais en réalité cela n'a rien d'étonnant : il a grignoté tout le temps qu'elle était dans la lune. « Dis Rosa, c'est pas le gamin avec qui on avait discuté y a quelques mois ? » Rosalind revient à la réalité et interroge Sybaris du regard avant de suivre le sien et de tomber sur une magnifique jument qui lui est familière et un jeune homme. Elle reste ainsi quelques longues secondes avant d'avoir une sorte d'illumination. Elliott Karlson. C'est ainsi que c'était présenté le garçon la fois où elle l'avait rencontré. Et ce nom-là lui est familier aujourd'hui… Reste seulement à savoir pourquoi. Pour savoir ce qu'il fait dans son esprit, Rosalind se remémore leur rencontre.
C'était au début de l'été, il pleuvait à torrent et les rues étaient désertes. Elle avait terriblement besoin d'aller voir une personne pour des prélèvements et aucune envie de traverser la ville sous la pluie. Alors, lorsqu'elle avait croisé Elliott, déjà plus que trempée à ce moment, elle lui avait proposé une sacrée somme pour la conduire là-bas. Ils avaient un peu discuté, mais rien de vraiment personnel. Lorsqu'elle l'avait quitté, elle l'avait remercié avec un pourboire généreux et avait prit son nom afin de pouvoir lui faire un peu de publicité. Malheureusement, dans le feu de l'action, elle avait complètement oublié de lui faire cette pub après ça… Pourtant c'est un jeune homme charmant et visiblement il n'a pas de mal à se faire connaître vu les touristes qui sortaient de la calèche à l'instant…
Frustrée de ne pas savoir ce pourquoi elle devait se souvenir de lui, Rosalind décida de directement aller lui parler, dans l'espoir que ça lui revienne. Sybaris trottine derrière elle dans le parc, jaugeant les gens tellement négativement qu'ils n'osent pas s'approcher trop près du duo. Qui pourrait croire d'un raton-laveur qu'il soit si charismatique ? Lorsqu'elle arrive à la hauteur d'Elliott, Rosalind s'éclaircit brièvement la voix et lance, assez joyeusement : « Bonjour Elliott ! J'ignore si vous vous souvenez de moi, vous m'aviez aidée il y a quelques mois pour une course... » Son sourire se fige alors que son esprit décide de faire clignoter ce pourquoi elle est ici soudainement : Elliott est un Excors… Il était dans la liste… Mais… Elle fixe la jument quelques instants, un peu perdue ou du moins avec un sentiment de trouble apparent avant d'avoir un sourire poli. Cette jument est son dæmon, il lui a lui-même dit. Alors comment ? Comment est-il possible que ce jeune homme soit un Excors avec un dæmon ? Se pourrait-il que… Qu'il ait été Excors mais que son dæmon soit revenu ? Ou qu'il ait trouvé un remède contre les Excors ? Non… Elle doit savoir… Elle prend sur elle pour paraître à peu près normale et reprend alors : « J'ai cru comprendre que votre affaire marchait plutôt bien… C'est entièrement mérité. » Elle échappe un léger rire alors que Sybaris roule des yeux en la fixant d'un air suspicieux. Si lui même n'a plus confiance en elle, comment va-t-elle s'en sortir ? Elle s'efforce de faire abstraction de ce qu'elle perçoit de ses sentiments à lui et continue sur sa lancée. « J'aurais éventuellement un service à vous demander… Pour une simple course, comme la dernière fois, je sais que de nombreux taxis sont disponibles néanmoins je n'ai pas une confiance aveugle en eux, bien mal m'en prend... » Elle lui lance son plus charmant sourire, espérant ne pas faire l'effet d'un pavé dans la marre…