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 « Black water, take over. » ✤ Rosalind

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Rosalind DeWitt
Rosalind DeWitt
Posts : 140
Arrivé le : 14/09/2015
Ft : Charlize Theron
Fiche : www black water...
Urls : www someone strange...
www be good...
Couleur : Rosalind #663333
Sybaris #335966
Dæmon : Raton Laveur | Sybaris


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MessageSujet: « Black water, take over. » ✤ Rosalind   « Black water, take over. » ✤ Rosalind EmptyVen 25 Sep - 17:46


Rosalind DeWitt

« Grows closer, feels colder »

Focus on Identity

ft. Charlize Theron
Vous


✤ Nom : DeWitt, un nom dont il serait bien compliqué de retracer l'origine.
✤ Prénoms : Rosalind, une rose a ses épines. Hecate, la lune la plus inquiétante. Narcissa, tout est dit.
✤ Âge : 40 ans, le début de la phase critique.
✤ Groupe : Haute Autorité, même si ces derniers temps, tout est si compliqué.
✤ Métier : Déléguée de la section Excors au Pavillon des Sciences, en attente d'avoir sa tête coupée.
✤ Situation maritale : Célibataire, ne s'est d'ailleurs jamais vraiment porté sur la question jusqu'à maintenant.
✤ Particularités : Un « N » tatoué à la va-vite trouve sa place sur l'intérieur de son poignet droit, néanmoins, il sera rare de le voir : elle porte quasiment toujours des chemisiers, découvre peu ses bras et porte un large ruban sombre sur le poignet concerné. Elle est gauchère. Elle peut avoir des mouvements de recul quand on l'approche de façon trop abrupte. Son visage peut montrer une expression très dure mais elle ne la ressent pas, elle ne déteste pas ou peu de personnes. Lorsqu'elle est nerveuse, elle joue avec ses doigts. Elle est assez peu tactile et fuit le contact physique, néanmoins, elle est extrêmement attentionnée avec ses amants. Elle n'apprécie pas se montrer en public avec une relation amoureuse dans un monde ou tout semble être une question d'image.



Votre Dæmon


✤ Nom : Sybaris, plus couramment Syba.
✤ Espèce : Raton Laveur, de son nom latin « procyon lotor ».
✤ Caractère : Sybaris peut être une vraie plaie quand il s'y met. De nature plutôt protectrice, il peut être vraiment agressif. Il est souvent le côté démoniaque de Rosalind et n'hésite pas à l'entraîner dans des affaires pas possibles. Doté d'une curiosité maladive, Sybaris doit tout savoir sur tout, sinon gare à vous. Il a une légère phobie des poubelles. Ah. Et il mord.



Focus on you

astrae

✤ Age : 21 ans
✤ As tu vu ou lu A la croisée des mondes ? : Vu le film eeeeet le livre est dans le couloir...
✤ Films / Séries fétiches : La liste est très longue, mais rien que pour n'en citer que quelques uns, la saga des Harry Potter, le Hobbit, Sense 8, Park & Recreation, Supernatural, les Revenants, 2 Broke Girls, etc...
✤ Comment as tu trouvé le forum ? : Ahaha.   « Black water, take over. » ✤ Rosalind 995691903
✤ La chose que tu préfères sur celui-ci :  « Black water, take over. » ✤ Rosalind 46831693
✤ Mot de la fin :  « Black water, take over. » ✤ Rosalind 3759267653



Dernière édition par Rosalind DeWitt le Jeu 8 Oct - 13:56, édité 10 fois
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Rosalind DeWitt
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MessageSujet: Re: « Black water, take over. » ✤ Rosalind   « Black water, take over. » ✤ Rosalind EmptyVen 25 Sep - 17:46


Black Water

take over...


   
   
   

Focus on History

« La vie est un océan, nous sommes chacun une goutte dans celui-ci et chaque décision fait s'agiter les autres gouttes. Ensemble nous pouvons créer des tempêtes, des tsunamis. »

I need nothing to travel the sea
I need nothing, I need nothing
But there's something eating at me
Black water. Take over




Septembre 1918 | « Tu as fait ce que j'ai demandé, Rosalind ? » La petite blonde relève les yeux vers la maîtresse et la hoche doucement. En ces temps de guerre, on demande aux professeurs d'être à l'écoute des inquiétudes des enfants, mais Rosa est une enfant à part. Elle n'est pas particulièrement isolée ni entourée, mais au milieu d'un groupe d'ami, elle ne semble pas à sa place. Elle semble être là juste pour ne pas avoir de problèmes avec les adultes qui pourraient s'inquiéter pour elle. Elle savait lire en avance et surtout, elle savait déjà faire des opérations mathématiques compliquées pour son âge, et d'autant plus pour une petite fille… Enfin, c'est ce qu'on disait, les filles avaient normalement des affinités avec les lettres et les garçons avec les chiffres. Rosalind était simplement une enfant en avance, poussée par son aîné pour apprendre. Une petite fille curieuse qui voulait savoir comment le monde tourne. Leurs parents n'y étaient pour rien. Les DeWitt n'étaient pas la famille la plus unie qui soit, ni la plus parfaite même si, en soi, elle avait acquis une sorte de perfection de sa totale imperfection. Le père n'était pas brillant, mais il n'était pas cruel. Il avait vaillamment combattu au front et était revenu. C'était un homme loin d'être charmant, il était bourru, grossier, loin d'être érudit, misogyne. La mère, quant à elle,  valait certainement autant, à l'origine de la misogynie du père, c'était une véritable mégère, commère et ménagère moyenne. Mais ils avaient tous deux l'énorme qualité d'aimer leurs enfants et d'être près à les défendre. Mais peut-être pas à accepter tous leurs choix… Quand l'aîné décida de se préparer à une éventuelle prochaine guerre, le père approuva et encouragea, la mère admira. Mais quand la cadette décida de se plonger corps et âme dans la science et les mystères de la poussière, on cru l'espace d'un moment qu'elle était malade, déficiente et Rosalind souffrit beaucoup de cette espèce de rejet contre lequel elle dû se battre pour se faire entendre jusqu'à, finalement, décider de couper les ponts. Toujours est-il qu'à cet instant, la petite fille sort la feuille de son sac à dos et la tend à la maîtresse. Sur la feuille sont inscrits tout une suite de mots : « famille, grand frère, soleil, amour, fleur, nuage, maman, papa, guerre, amis, maths, ville, grandir, poussière, etc... » alors la maîtresse hoche la tête doucement et lui demande de rayer tous ceux qui ne durent pas dans le temps. Elle s'attend certainement à ce que la petite raye les mots comme guerre, parce qu'elle finirait sous peu, fleur, parce qu'elles fanent, soleil, peut-être, parce qu'il se couche… Mais certainement pas à ce que Rosalind raye tous les mots de la liste, qui en comprend alors bien une bonne centaine, excepté : « grand frère » « poussière » et « amour ».  Elle aurait certainement rajouté « dæmon » ou « Sybaris » si ce dernier avait déjà pris une forme physique, mais pour l'instant ce n'était pas encore le cas. La professeure, bien embêtée par la réaction de la petite fille qui avait parfaitement conscience de ce qu'était la mort (ou presque), la fit finalement transférer dans une autre école, ce qui déclencha la fureur de ses parents contre l'école.

✱ ✱ ✱

Swallowed by a vicious, vengeful sea
Darker days are raining over me
In the deepest depths I lost myself
I see myself through someone else




Janvier 1939 | « Je t'aime. » Il la fixe dans les yeux et soupire faiblement puis tend les bras pour lui proposer une étreinte qu'elle accepte. Il est comme un soleil qui consume sa peau, il lui fait mal mais il est nécessaire pour sa survie. « Ne me laisse pas. Je ne suis rien sans toi. » Les sanglots menacent dans sa voix mais il la resserre plus fort, leurs corps quasi nus semblant si faibles, l'un contre l'autre. Ils se complètent et s'opposent, se cherchent et se fuient. Elle se love contre son torse, la tête posée sur son épaule et fixe la fenêtre filtrer les derniers rayons du soleil. Elle est fatiguée, comme au bout d'une course qui n'a pas de sens. Elle n'a plus de sens. « Ne pars pas avec elle. » Il passe lentement ses doigts le long de son échine pour remonter contre sa nuque puis lentement dans ses cheveux et expire à nouveau, lentement. Elle est lasse de cette bataille qu'elle sait perdue d'avance, mais trop orgueilleuse pour accepter la défaite. « Tu sais que ce ne sera jamais pareil avec elle, Rosa. » Malgré elle, ses joues rosissent et elle baisse les yeux. Elle le sent sur la retenue. Elle le sait, c'est comme si elle lisait à travers lui. Sans limite. Sans barrière. Sans rien pour les séparer. A part cette femme odieuse. Cette pâle copie de sa propre personne. Elle jette un regard à Sybaris, lové, lui aussi, tout contre Evanaëlle, le dæmon de sa moitié, tous deux semblent profondément dormir. Cette vision l'apaise, elle lui procure un certain sentiment d'éternité, comme si… Comme si ça ne pouvait pas s'arrêter. Comme si c'était juste un mauvais passage qui lui prenait. Et que finalement, il finirait par changer d'avis. Il finirait par se rendre compte que c'est tout bonnement stupide. Mais au fond d'elle, elle sait que le mal est déjà fait, il a déjà perverti son cœur qu'elle protégeait si jalousement. « C'est plus simple, avec elle, c'est ça ? » Il ne répond pas, il ne préfère certainement pas le faire. Elle ne le voit pas faire, mais elle sait qu'il fixe le plafond avec son sourire pensif, elle sait qu'il l'écoute, mais qu'il laisse passer l'orage, il n'y a pas de raison logique de répondre à ses attaques. « Nous allons nous marier Rosa. Je ne sais pas encore quand, mais nous sommes fiancés maintenant. Rosa… Jure moi que tu viendras. » Il pourrait déclencher une crise de colère, mais elle en est incapable. Elle n'en a même plus la force. Elle murmure un « bien sûr » peu convaincu en venant enfouir son visage contre son cou, elle aime chatouiller sa peau ainsi, elle le sent frissonner parfois, ça la projette dans un tout autre univers. Elle vient glisser sa main contre la sienne, enlace leurs doigts et ferme les yeux, elle ne veut pas dormir, elle ne veut pas perdre une seconde de ce bonheur immense. Elle répète, si bas que la poussière autour d'eux n'est même pas dérangée par la vibration de sa voix : « Je t'aime plus que tout Nathanaël... ». Elle sent sa main libre se loger au creux de ses reins et un frisson remonte son corps, comme si un flocon de neige avait fondu sur sa peau brûlante. Puis, il bascule légèrement la tête contre la sienne, sa joue caressant le front de Rosalind, elle sent un sourire naître sur son visage, mais elle est quasi-sûre qu'il s'agit d'un sourire triste. « Je t'aime, ma Rosalind. » Il marque une pause et reprend lentement sa respiration, cette fois, elle sent son cœur accélérer ce qui a pour effet de faire paniquer aussi le sien. Elle note cet instant, mentalement, comme son dernier instant d'éternité et elle a raison, quelques secondes plus tard, la sentence tombe : « Mais ce ne sont plus des mots que l'on peut se dire Rosa, je suis ton frère... » Et tout un pan de son monde s'écroule avec ces mots...

✱ ✱ ✱

The strange silence surrounding me
Grows closer, feels colder
But I'm ready to suffer the sea
Black water. Take over




Mars 1944 | La vie est un océan, et Rosalind avait atrocement l'impression d'être coincée sur la plage à observer les vagues se déchirer contre les rochers sans rien pouvoir faire. Les événements peuvent parfois être cruels, elle n'avait pas eut l'occasion de revoir Nate après leur dernière conversation, il voulait partir à la guerre et, pour cela, avait préféré faire ses au revoir à Roésia, pas à Rosalind. Elle pensait qu'au fond, c'était mieux. Qu'ils pouvaient tourner la page sur leur dernière entrevue puis se retrouver ensuite, plus heureux que jamais. Sauf que la guerre ce n'est pas un endroit dont on revient heureux. A supposer qu'on revienne. Et là est bien le problème. En effet, début mars, Rosalind avait été contactée par ses parents avec lesquels elle avait coupé les ponts, depuis le départ de son grand frère. Elle s'était consacrée à ses études en physique de la poussière et s'obstinait à ne pas sortir de cette bulle protectrice. Mais lorsqu'elle avait lu la lettre de sa génitrice, elle sentit la bulle se fissurer. Il s'agissait de Nate, mais elle ne voulait pas en parler sous forme épistolaire, ça n'annonçait rien de bon. Alors elle s'était dépêchée de rejoindre le domicile familial, en périphérie de Londres et, comme une dame de la ville, elle s'était fait conduire. Lorsqu'elle était arrivée là-bas, son cœur s'était figé et ses mains s'étaient tétanisées… Sa mère fixait un point devant elle, dans le vide, mais ce qui attira les yeux de Rosa, c'était bien ses mains, posées sur un cercueil de pin clair. Même son père était là, les yeux embrumés de lourdes larmes. Ils n'eurent pas besoin d'expliquer, elle comprit instantanément que Nate ne ferait pas machine arrière, il ne romprait pas ses vœux de mariage avec Roesia tout comme il ne les mènerait pas à leur terme. En réalité, il ne sourirait plus jamais, ne se plaindrait plus des tartes infectes de leur mère, du comportement difficilement supportable de leur père et… Rosa ne sentirait plus jamais ses bras venir entourer son corps, elle ne sentirait plus jamais ses lèvres se poser contre sa peau. Sybaris eut une sorte de feulement plaintif, contre les jambes de son humain, il baissa les yeux et murmura faiblement. « Ne me laisse pas, Eva... » Chacun d'eux avait perdu leur moitié. Aucun d'entre eux ne pourrait s'en remettre… Néanmoins, on suppose que la vie doit continuer, et Rosa coupa définitivement les ponts avec ses parents qui jouaient beaucoup trop les hypocrites, ou en tout cas, elle muait sa douleur en haine pour tout ceux qui avaient le malheur de l'entourer. Elle se décida à devenir chercheuse, personne ne la prenait au sérieux, mais son regard s’obscurcissait à chaque fois que quelqu'un avait le malheur de faire une remarque quant à son sexe. Tant et si bien qu'elle finit par se faire remarquer, au sein même du Pavillon des Sciences...

✱ ✱ ✱

Swallowed by a vicious, vengeful sea
Darker days are raining over me
In the deepest depths I lost myself
I see myself through someone else




Décembre, 1947 | « Suivant. » Le silence commence à la mettre un peu mal à l'aise, elle est la dernière sur la liste, la dernière dans la salle d'attente du Pavillon. Elle sait que cette épreuve n'aura rien de simple. Mais elle a la chance d'être entendue par le scientifique qu'elle vénère certainement le plus au monde : James Finker Jr, un être plus qu'illustre dans son domaine : la poussière. Elle se relève lentement, observe les portraits de ses idoles féminines accrochés au mur et inspire un bon coup, c'est le moment. Une bonne heure plus tard, elle pense s'en être plutôt bien sortie, face à la masse de questions qu'on a pu lui poser, néanmoins, elle est encore devant son public, composé de trois personnes, une femme qu'elle ne connaît pas et qu'elle soupçonne de ne pas la porter haut dans son cœur, un homme qui – si elle a bonne mémoire – étudie le rapport entre le mouvement astral et la poussière, et James Finker Jr qui, depuis le début de l'entretien, n'a pas dit un mot, ce qui l'inquiète de plus en plus. La femme relève les yeux pour fixer Rosalind de ses deux billes perçantes et lâche, d'un ton sifflant : « Vous avez quelque chose à ajouter ? » Rosa lui rend son regard avant de faire un signe de dénégation assez las, la femme décide alors de la congédier. « Vous pouvez disposer, nous vous enverrons un courrier si toute fois la réponse est posi... » Mais Finker vient de se racler la gorge, premier signe de vie de sa part depuis qu'elle est entrée dans la salle. Rosalind l'interroge du regard, tout comme ses deux collègues, à vrai dire. « Mademoiselle DeWitt, puis-je vous poser une question ? » Naturellement, cette fois elle acquiesce, un peu inquiète de ne pas connaître la réponse. « Seriez-vous prête à abandonner vos propres opinions pour travailler à mes côtés ? » Elle tique, fronce les sourcils, serre son index droit dans sa main gauche et laisse le silence retomber de longues secondes durant. Elle doit dire la vérité, mais la vérité peut lui faire perdre ce simple poste d'assistante dont elle rêve tout simplement, quelle solution est la plus sage ? Seulement, il lui suffit de fixer Finker pour que tout s'impose à elle comme une évidence… C'est un homme d'une bonne cinquantaine d'année, qui prend plutôt soin de lui mais dont les tempes grisonnent et, surtout, ses yeux se résument à deux billes reflétant l'océan, elles transpercent tous ses murs. Pour ce qui est de son dæmon, c'est la même chose, il s'agit d'une Chouette Hulotte, solidement accrochée à son épaule qui semble sonder la capacité d'agacement dont peut faire preuve Sybaris… Néanmoins, la blonde a énormément de respect pour cet homme, elle ne saurait lui mentir. « Non. » La femme à sa droite observe Finker en fronçant les sourcils, appréhendant certainement sa réponse, mais le sourire qui naît sur son visage rassure Rosalind. « Dans ce cas, c'est vous que je veux comme assistante. » Le spécialiste des phénomènes astraux secoue la tête en soupirant : « Mais enfin James, elle n'a aucune expérience, tu ne veux pas d'un boulet tout de même ? » Elle s'est peut-être trompé finalement, peut-être que c'est l'homme qui la déteste le plus et non la femme… Mais Finker garde son sourire, ses yeux fixés dans ceux de Rosalind. « Revenez demain à neuf heures, je vous expliquerai sur quoi je travaille. »

✱ ✱ ✱

Swallowed by a vicious, vengeful sea
Darker days are raining over me
In the deepest depths I lost myself
I see myself through someone else




Juillet, 1951 | L'été était terriblement chaud cette année-là, et les esprits s'échauffaient d'autant plus avec la fermeture du pays. Rosalind travaillait à présent depuis près de quatre ans avec James Finker Jr et si lui avait demandé son autorisation pour la tutoyer dès la deuxième semaine, elle n'avait jamais dépassé ce stade. Ils étaient assez proches, elle ne l'aurait pas formulé ainsi, mais il était la personne qu'elle voyait le plus, particulièrement parce qu'ils passaient quasiment tout leur temps à travailler, ensemble. Il était comme le père qu'elle aurait voulu avoir, il lui apprenait, l'écoutait et, du fait de l'absence de cette relation familiale réelle, pouvait accepter de la considérer comme son égal. Peu importe son sexe, peu importe son âge. Ils travaillaient sur les Excors, ou du moins sur la possibilité de raccrocher la poussière à leur être et leur rendre leur dæmon. Pour l'instant, il s'agissait uniquement de théories, mais elle étaient de plus en plus prometteuses, même si Finker semblait de plus en plus distant, mélancolique même. La blonde ne prêtait pas vraiment attention à ce changement de comportement et s'acharnait sur les recherches mais… « Rosalind, viens une seconde. » Elle relève les yeux vers le scientifique et l'interroge du regard, mais il semble insistant, alors elle se redresse et approche. Il lui tend un épais dossier et se racle doucement la gorge, l'air triste qui lui colle au visage la choque seulement maintenant, elle aurait dû se douter de quelque chose, mais elle n'a rien vu. « Lis ça, puis détruis le. Je vais devoir partir, ils vont probablement te mettre en charge de la section, pour te tester. Fais attention. Le moindre comportement suspect peut te coûter la vie. S'il te plaît, ne prend pas trop de risques. Je t'enverrais des lettres si je m'en sors, certainement pas sous ce nom. Prends soin de toi, et laisse tomber ces recherches, je ne sais pas si ça vaut la peine d'y perdre tous la vie... » Il approche pour embrasser son front, chose qu'il ne s'est jamais permis, puis recule et s'en va après avoir attrapé son chapeau. Comme ça. Sans rien ajouter. Il la laisse dans le labo et s'en va. Elle reste pantoise, complètement sonnée. Est-ce qu'il est devenu fou ? Finalement, il faut environ une heure avant qu'elle n'ouvre le dossier, sans doute se dit-elle qu'il va revenir. Que c'est juste une blague. Mais ce qui est inscrit n'a rien d'une blague. L'apparition des Excors… Des expérimentations… Des noms… Des recherches… Des résultats… Des listes et des listes de cibles… Et plus elle avance dans les pages et plus ce qu'elle lit la tétanise. Il a raison. Ils tueraient pour faire taire ceux qui savent ça. Mais alors pourquoi lui donner ? Il veut sa mort ? Non… Il veut que quelqu'un soit au courant… Et c'est elle qu'il a choisi… Alors elle accepte d'endosser ce rôle, mais elle refuse d'abandonner ses recherches. Une semaine plus tard, on lui fait parvenir par mémo qu'elle est la nouvelle déléguée de la section Excors. Elle est chef et elle est son unique subordonnée. Elle ne sait pas si c'est pour cette raison que personne n'a pris la peine de venir lui dire de vive voix ou si c'est pour la tester, mais elle ne faiblit pas. Elle reste digne. Trop digne.


26 Septembre 1951. | « Mademoiselle DeWitt ? Rosalind DeWitt ? » Depuis deux mois, elle reste quasiment tout le temps enfermée dans son laboratoire, elle n'a pas ou peu de contact avec l'extérieur excepté le restaurant où elle commande sa nourriture, puis quelques personnes à Hyde Park où elle mange tous les midis pour s'aérer un peu l'esprit. On frappe à nouveau contre la porte du laboratoire, elle balance les dossiers qui traînent dans les tiroirs qu'elle ferme à clef. « Mademoiselle DeWitt, ouvrez-moi, c'est urgent. » Elle se sent un peu paniquer, elle n'a pas le temps de détruire ses recherches, elle n'a pas le temps de fuir, et… C'est aujourd'hui ? Aujourd'hui qu'on vient la chercher ? Non… Ça ne peut pas être aujourd'hui. « Une seconde. » Sa voix est inquiète mais elle la veut sévère, elle entend l'homme derrière la porte qui lâche un faible soupir et qui change étrangement d'attitude. « Je ne viens pas de la part du gouvernement. » Elle se fige un instant. Est-ce qu'il vient de la part de Finker ? Le doute n'est pas permis, il finira par rentrer de toutes façons. Alors elle époussette son chemisier, descend ses manches, se recoiffe rapidement avant d'aller ouvrir et… Elle connaît cet homme et cette panthère... Tout le monde les connaît. Elle le connaît et il la pétrifie sur place. « Monsieur Comstock… ? » Il hausse un sourcil et elle a le malheur de plonger son regard dans le sien et ça la terrifie d'autant plus. Le voir n'est pas bon signe, ce type est pire que la Faucheuse, c'est l'Aube… Il vient pour elle, maintenant elle en est sûre, elle a un mouvement de recul, voulant échapper à ses griffes mais il attrape son poignet et la pousse à l'intérieur, laissant la panthère s'infiltrer avant de fermer derrière elle, Rosalind n'ose pas bouger, encore sonnée. « Je ne fais pas ça habituellement, mais il me semble que votre cas méritait mon attention. On m'a demandé de vous condamner à mort, pour trahison envers le pays. » Il semble un peu hésiter, mais elle fronce les sourcils en dégageant son poignet assez froidement, il recule, semble s'excuser l'espace d'un instant, elle murmure : « On vous a demandé ? » Il hoche la tête une fois, sans l'ombre d'une hésitation. « C'est ce qui me semblait étrange. On a requis votre exécution. Et il est hors de question que je condamne qui que ce soit d'innocent. Qu'avez-vous fait ? » Elle écarquille les yeux et secoue la tête en reculant à nouveau, resserrant ses bras contre son corps. « Nous savons quelque chose et ils ne veulent pas que les autres le sachent aussi. » Rosalind fronce les sourcils en baissant les yeux vers Sybaris qui fixe l'Aube, cela à tout l'air d'être un appel à l'aide… L'homme échange un regard avec la panthère qui roule des yeux, ça ne présage rien de bon… Mais il repose les yeux sur Sybaris, personne ne s'adresse jamais directement à Sybaris, il parle rarement, uniquement quand il ne peut pas s'en empêcher, et si c'est pour sauver sa vie et celle de Rosalind, il n'hésitera pas. Un échange de regard lourd en suit, Sybaris, Comstock, Rosalind, la panthère, Sybaris, Comstock… « Quittez la ville. » Cette fois la voix de la panthère est parvenue jusqu'à eux, elle est glaciale, Sybaris échappe un frisson terrifié en l'entendant, Comstock soupire, Rosalind reprend. « Je n'abandonne pas mes recherches. » Tout cela devient de plus en plus lourd, l'ambiance est désagréable, tellement que l'Aube finit par soupirer en prenant un papier, et un stylo pour y griffonner quelque chose. « Ce soir, vous venez à cette adresse. Vous restez à Londres, vous continuez vos recherches, mais vous restez en dehors des radars, c'est une affaire que je ne veux pas traiter. » Et c'est ainsi que tout commence…


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